Projet de construction et d'équipement d'un centre de ressources communautaires

Résumé du programme

 

Partenaires

  • Groupement des retraités et éducateurs sans Frontière GREF
  • Communauté rurale de Fissel
  • Avec l’appui financier de la Coopération française : Service de Coopération et d’Actions Culturelles (SCAC)

Objectifs Mobiliser:

  • Mettre en place un espace de référence et de rencontre pour les animateurs, les mères aides des CCEPE.
  • Mettre disposition du matériel d’animation (ludothèque, bibliothèque)
  • Soutenir l’action des Groupements de femmes très actifs, dans leurs activités économiques : maraîchage, micro jardinage, aviculture, transformation des produits de l’agriculture,  en organisant des formations mais aussi en leur donnant des outils de gestion
  • Soutenir le fonctionnement des CCEPE avec une part des revenus des activités menées par les GPF
  • Permettre aux jeunes, résident et aux migrants de s’impliquer d’avantage dans le développement de la communauté rurale

Durée de mise en oeuvre:  12 mois

BénéficiairesJeunes et  Femmes vivant en milieu rural

Zones d’interventionsCommunauté rurale de fissel Mbadane, département de Mbour, région de Thiès

Activités

Le Centre de Ressources Communautaires (CRC) sera le lieu par excellence où se dérouleront toutes les sessions de renforcement de capacités pour les OCB actives dans la communauté rurale:

    • formations
    • recyclages
    • séminaires
    • causeries, débats
    • etc
  • Le CRC se veut un cadre d’acquisition de Savoir, de Savoir Être et de Savoir Faire pour la pérennisation des activités de développement menées au sein de la communauté rurale.

Présentation du partenaire

GREF (Groupement des Educateurs sans Frontières) est une association de solidarité internationale, fondée en 1990. Elle est composée de plus de 500 membres, tous bénévoles, formateurs issus de l’éducation, de la formation d’adultes, de l’animation, du travail social…

 Le GREF est une association de solidarité internationale, fondée en 1990. Il est composé de plus de 500 membres, tous bénévoles, formateurs issus de l’éducation, de la formation d’adultes, de l’animation, du travail sociall. Elle collabore à des projets dans les domaines éducatif, culturel et social, afin que les populations deviennent les véritables acteurs de leur développement. A ce titre, il participe à l’élaboration de projets en partenariat avec des acteurs du sud et du nord et contribue à leur mise en œuvre sous forme de missions de bénévoles de courte et moyenne durée. Ses domaines d’intervention s’articulent autour

En qualité d’association de solidarité internationale, intervient en Afrique (noire francophone principalement, et du nord), Asie, Amérique latine, et Europe (de l’est), sur des projets venant de la société civile.

Les temps forts du processus de mise en place du Centre de Ressources et de ses dynamiques

Après la signature de la convention de financement, Enda Ecopole organize la concertation avec tous les acteurs impliqués pour une bonne mise en œuvre du projet. L’objectif de la démarche est de susciter une large convergence de vue des différents acteurs.

La mission partage avec les pouvoirs publics, les élus du Conseil Rural et les Organisation Communautaires de Base sur la stratégie de mobilisation et le plan de la structure à batir. Sur les image le coordonnateur paufine le programme de démarrage des constructions.

A la suite des échanges sur les différents documents présentant le plan de conception, il a été procédé à la pose de la première pierre avec la bénédiction et les prières des autorités coutumières    en presence des autorités et les populations venues en masse.

La dynamique des perspectives qui s’annoncent, l’ouverture et le sens du partenariat ont favorisé une saine émulation des acteurs ainsi que toutes les structures décentralisées en charge du développement local. A cet fin la cérémonie marquant l’inauguration du centre à été un grand moment de rencontre, de célébration et de soutien au premier rang des quelles les autorités locales, notamment le Sous-préfet, le PCR et ses conseillers ruraux.

De ce point de vue, l’autorité exécutive de l’organisation en l’occurrence la Secrétaire Exécutive a apporté à la fois considération et appui pour que l’expérience bénéficie au mieux de l’expertise disponible au sein de l’organisation pour répondre aux nobles missions définies dans le cadre de son plan stratégique d’intervention. Car, l’articulation urbain/rural est  une problématique de taille si nous espérons apporter une contribution au développement socio-économique équilibré, notamment face à la mobilité, à l’exode et à l’immigration des jeunes, devenus à la fois un enjeu et un défi aussi bien pour les pouvoirs publics, les organisations de la société civile et les partenaires au développement.

 

Considéré sous ses différents aspects, le projet a été exécuté en deux (2) phases:

la première phase consacrée à la mise en place des infrastructures dont les travaux ont porté essentiellement à la réalisation des gros œuvres (construction), la mise en place d’une partie de l’équipement, le lancement de certaines dynamiques d’animations.

 

A la fin des travaux d’aménagement et suite à la réception provisionnée d’infrastructures, une autre phase est engagée, prenant en charge les mécanismes organisationnels, la gouvernance participative et les actions d’animation socio-éducative.

 

Ce volet considéré comme l’épine dorsale des succès attendus à été l’objet d’une attention particulière et d’échange intense entre les différents partenaires impliqués. A cet effet, la méthodologie retenue a mis au premier rang des priorités:

  • les formations et les modules de renforcement des capacités ;
  • la mise en place des instances de gouvernance (Comité de Gestion et Comité de Conseil de d’orientation) ;
  • et l’animation en rapport avec les OCB.

Les activités de formation ont porté sur les formations techniques et les formations spécifiques:

Formations techniques:

Elles portent sur des modules de renforcement des capacités des organes dirigeantes des Organisations Communautaires de Base (OCB) chargées du management du centre que sont les comités de gestion et le comité de conseil et d’orientation. Ces différents organes exécutifs de gestion ont bénéficié d’une formation en organisation et dynamique communautaire, d’une formation en gestion administrative et financière et la formation en planification participative.

Le choix des modules se justifie par les constats relevés à la suite des actions de diagnostics réalisés durant les phases prospectives. Il concerne 

  • le manque d’organisation et la méconnaissance des rôles et responsabilités des dirigeants et des membres des OCB ne favorisent pas la démocratie interne et la participation active
  • l’exercice de la pratique des projets vise souvent des intérêts catégoriels, alors que les intérêts collectifs doivent être au dessus des intérêts individuels
  • la recrudescence des conflits dans tous les regroupements sociaux, susceptibles d’être exploités en tant que situations d’apprentissage 
  • l’absence de procédures et la mauvaise utilisation des outils de gestion favorisent une nébuleuse dans la gestion des fonds
  • le besoin de formation des acteurs en passation de marchés favorise une valeur ajoutée et constitue de facto un indicateur de performance et de stratégies susceptibles de contribuer aux politiques publiques de bonne gouvernance.

 

 

Ces sessions de renforcement de capacités ont concerné aussi bien le comité de gestion que les leaders des OCB évoluant dans la Communauté rurale.

Au terme de ces formations, les résultats suivants ont été acquis :

 

  • une meilleure compréhension des rôles et responsabilités et les conditions pour un bon fonctionnement des OCB ;
  • l’amélioration du système de communication de groupe pour une dynamique organisationnelle et la gestion de conflits ;
  • de connaître et de remplir correctement les outils de gestion (journal de caisse, banque et cahier d’inventaire du matériel) ;
  • faire faire le bilan financier et suivre normalement les mouvements de trésorerie ;
  • connaître les procédures de gestion et les éléments de contrôle de gestion.

 

 

Formations spécifiques

Elles ciblent des domaines de compétences spécifiques qui confèrent aux populations une expertise nécessaire à la concrétisation de leur mission de promotion socio-économique. Selon les besoins identifiés, les formations suivantes ont été organisées :

 

  • Techniques de pépinière et de plantation 

Vu le contexte agro-écologique très fragile du milieu d’implantation du projet, il s’est avéré nécessaire d’initier des activités de protection de l’environnement dans le sens de mieux sensibiliser les leaders communautaires des problèmes de déforestation, de coupe abusive des ressources ligneuses.

La formation en techniques de pépinière et de plantation avait comme objectif principal :          

  • promouvoir le développement de l’agroforesterie à travers l’organisation des sessions de formation à l’intention des femmes et des jeunes sur les techniques et vertus des plantes ;
  • assurer un suivi rapproché des périmètres reboisés durant les campagnes de reboisement.

Ainsi, 15 membres de groupements ont été formés.

Actuellement, une pépinière est disponible au niveau du CRC qui permet la diffusion des plants. Il est prévu durant l’hivernage 2009, d’organiser une semaine de reboisement dans les 28 villages de la communauté rurale avec l’appui du Service des Eaux et Forêts et du Président de la Communauté rurale.

Le CRC mettra à disposition le matériel technique acquis lors de la formation (brouettes, pelles, fourches, gaines, arrosoirs).

 

Formation en VIH/SIDA :

Le Centre étant un lieu d’éducation populaire s’est intéressé à la santé sexuelle et reproductive. A cet effet, une session de formation des relais a été organisée pour les rendre capables de mener des activités de sensibilisation sur les infections sexuellement transmissibles et le VIH/Sida.

Dans l’intérêt de créer une dynamique de partenariat entre le centre et les structures décentralisées de l’administration, la formation a été assurée par l’Infirmier-Chef de poste de Fissel.

L’objectif attendu de la formation était de :

  • renforcer les capacités d’intervention des relais et des OCB en matière de santé sexuelle et reproductive ;
  • développer une solide campagne d’information de communication et de mobilisation sociale, en vue d’un changement de comportement durable en matière de santé communautaire et reproductive ;
  • intensifier la lutte contre les IST, VIH/Sida afin de contrer les modes de transmission ;
  • promouvoir le dépistage volontaire et anonyme ;
  • favoriser les comportements à moindre risque.
Cette activité ayant un intérêt  dans la localité au regard des mouvements saisoniers de la zone obtient le soutien et l’attention des autorités sanitaires. Au total, 20 jeunes issus des ASC et du Comité local de la jeunesse ont été formés et des outils d’animations sont mis à leur disposition.

Au terme de la formation, les relais bénéficiant de l’appui du personnel médical du poste de santé, ont conçu un plan d’action pour intervenir à l’échelle de la Collectivité Rurale. Des séances de mobilisation sont organisées durant la période des vacances scolaires pour occuper utilement les jeunes.

Le Centre ressource vient en appui à ces manifestations en mettant à disposition son matériel de sonorisation et sa logistique, composés de tentes, de bâches et les chaises.

Ainsi, la traditionnelle journée mondiale du Sida du 1er décembre régulièrement  célébrée à Fissel en partenariat avec le CCF, le RECODEF et la Radio communautaire de Fissel. Le théâtres est utilisé comme outil de communication et de changement.

Formation en hygiène et assainissement

L’analyse du contexte a révélé que la Communauté rurale ne dispose pas réellement d’une plan de lutte contre la prolifération des dépôts sauvages d’ordures ménagères, de sachets plastiques qui causent des ravages sur le bétail et l’écosystème.

Fort de ce constat, le Centre en partenariat avec la collectivité locale et la brigade d’hygiène de Thiadiaye, a élaboré de manière participative un plan d’action sur l’hygiène et l’assainissement. Le premier jalon du plan d’action a consisté à la formation de 15 relais durant une semaine au niveau du CRC sur les techniques de sensibilisation et de l’animation des causeries.

 

Les thèmes abordés portent sur : le péril fécal, les maladies diarrhéiques, la purification de l’eau, le lavage des mains, les ordures ménagères (le tri, la collecte), les différents types de pollution, le code de l’hygiène, la gestion des latrines, etc. A la fin de la formation, les relais étaient suffisamment outillés pour développer la campagne de sensibilisation auprès des groupements à la base.

A la suite de la formation, un comité de salubrité a été mis en place. Son rôle est d’accompagner la collectivité locale dans un programme d’assainissement du marché central de Fissel-escale et du marché hebdomadaire de Mbafaye.

Formation sur la conception du matériel didactique :

A l’occasion du séjour de la 3 mission du GREF, une action capitale a été consacrée à la prise en charge de la petite enfance. En rapport avec le Collectif des animateurs des Cases d’éveil des garderies communautaires, l’équipe a déroulé une formation dans le domaine de la confection et la fabrication de matériel pour ces cases d’éveil réellement confrontées à un manque criard de matériel didactique.

Durant les sessions de formation, 22 personnes identifiées parmi les différentes catégories sociales (animateurs des cases d’éveil, artisans, apprentis) ont pris part à la formation. Dans un esprit d’échange et de saine émulation, la formation a permis aux acteurs de:

  • réfléchir collectivement sur les voies et moyens de diversifier l’utilisation de matériels déjà existants dans les cases d’éveil ;
  • imaginer et concevoir de nouveaux jeux, matériels didactiques et objets d’art pouvant améliorer les pratiques pédagogiques ;
  • établir les gabaris, plans, mesures des objets d’art et matériels sélectionnés au regard des curricula en quantité suffisante pouvant être proposés à la vente.

Actuellement, le centre dispose d’une diversité de matériels disponibles pouvant être vulgarisés dans les cases d’éveil de la Petite enfance. L’expérience et le savoir-faire des artisans locaux étaient fortement valorisés à travers leur implication dans la conception des outils, ce qui conforte notre stratégie d’ancrage dans le milieu pour une bonne appropriation des ouvrages et renforcer la créativité populaire.

Parallèlement à la confection du matériel didactique, il est ouvert dans le centre un atelier de fabrication d’objets d’art et de jouets, à partir de matériaux recycles (tôles, capsules, bombes aérosol, pots de soda, fil de fer, etc.).

La formation dispensée dans l’espace, entend renforcer les capacités des jeunes dans les activités de tri, de collecte et de recyclage. A cet effet, elle va promouvoir les bonnes pratiques de gestion de l’environnement. Et dans ce domaine participe à la protection du cadre de vie et s’inscrit dans un processus d’insertion et de réinsertion socio-économique des jeunes déscolarisés.

Depuis le début de ses activités, l’atelier a reçu une vingtaine de jeunes en formation, encadrés par 03 formateurs séniors expérimentés, ayant fait leur preuve dans l’espace d’enda Ecopole à Dakar. C’est surtout durant les 3 mois de vacances scolaires que l’atelier connait un rush avec une participation record de jeunes apprentis venant participer aux activités.

Pour ce qui concerne l’écoulement des objets, il se fait de manière satisfaisante, car des commandes ont été acquises avec l’Association Wadji et Electriciens sans frontières, qui comptent se déployer à coté des jeunes pour la recherche de marchés. Des contacts sont en cours pour l’ouverture de points de ventes à Mbour et au niveau de Mbafaye, l’un des plus grands marchés hebdomadaires de la communauté rurale de Fissel.
Des expositions ventes seront organisées pour mieux vendre les offres de services du centre.

Ces commandes ont porté sur des objets d’art assez diversifiés (vélo en fil de fer, coras, camion en tôles, etc.) pour une valeur de: Deux cent cinquante mille francs CFA (250 000 f). En outre, une alliance est nouée avec un réceptif hôtelier à Mbour pour exposer les objets qui sont particulièrement appréciés par les touristes. Déjà, Electricien sans frontièresprojette de vendre les articles achetés en France, pour financer les frais de séjour au Sénégal.

Promouvoir la technologie de première ligne pour l’éveil et la créativité populaire

Formation en teinture

 Dans la dynamique de promotion des activités génératrices de revenus et la création de nouvelles filières en dehors des activités traditionnelles liées à l’agriculture, les femmes de l’UGPF et du comité local de la jeunesse, ont bénéficié d’une formation en teinture. Au total le CRC a formé 20 femmes sur les techniques modernes de teinture. Cette formation a porté sur l’embellissement de tissus basins de premier choix, par des modèles de teinture en vogue (unique, tampon, palman, batik, indigo etc) en vu de les commercialiser.

L’objectif visé est de doter les femmes de capacités nouvelles de production autre que l’agriculture
et satisfaire un marché dont la demande reste constamment forte aussi bien à l’extérieur qu’au niveau du Sénégal, pays caractérisé par l’importance que les femmes accordent à l’habillement traditionnel, particulièrement à l’occasion des cérémonies (baptême, mariage) dont les fréquences sont assez conséquentes.
Déjà avec cette activité, on note une diversification des domaines d’intervention qui permettent de plus en plus aux femmes de trouver des moyens de production, et à cet effet, créer de nouveaux emplois.

Pour une bonne gestion de l’activité, les femmes ont été organisées en 02 commissions:

  • la commission production qui s’occupe essentiellement de la production. Dans ce sens, elle est appuyée par une personne ressource de Enda Ecopole, spécialiste en teinture qui assure le suivi technique et l’appui conseil 
  • La commission achat et vente: Elle intervient en amont comme en aval du processus (de l’achat des intrants à l’écoulement des produits).

L’activité de teinture aussitôt lancée, organise la vie au quotidien des bénéficiaires et fait nourrir d’espoir. Par la diversité de son offre, elle a permis déjà à une vingtaine de femmes d’avoir du travail régulier et donc en attente de voir accroitre leurs sources de revenus. Pour les besoins de commodités, l’activité offre des opportunités en main d’œuvre temporaire dont la majeure partie est constituée de jeunes hommes qui s’impliquent dans les services induits comme le «TAPP» demandant un effort physique plus intense.

Les retombées financières permettent aux femmes une autonomie pour satisfaire au mieux à leurs obligations personnelles, familles en particulier, la scolarité des enfants.

Pour éviter tout effet nocif de l’activité sur l’environnement et la santé des populations, des précautions sont prises notamment en ce qui concerne: le cadre physique comme les lieux de travail.  

A cet effet, un système d’évacuation des eaux usées interne est pris en compte pour éviter tout dommage sur l’environnement, la collecte des ordures telles que les petits toiles et les déchets non bio-dégradables sont récupérés dans les poubelles. Pour en assurer la protection et l’hygiène, toutes les membres de la commission d’achat disposent de gants, de masque et de bonnets pour se protéger contre les risques liés à la manipulation des produits chimiques.

Formation en coiffure

Dans le souci de prendre en compte les préoccupations des jeunes filles déscolarisées, le centre ressource propose dans le cadre de ses offres de services une formation aux métiers de l’esthétique et de la coiffure. Afin de rendre opérationnelle cet important chantier, il a été procédé dans un premier temps au recrutement d’une formatrice selon une procédure d’appel à candidature.

Sur l’ensemble de 05 candidates reçues, une a pu remplir tous les critères retenus par le comité de gestion qui s’est réuni pour délibérer en toute souveraineté et transparence. Ensuite la formatrice recrutée a établi un devis estimatif du matériel nécessaire bonne marche de l’activité.

En rapport avec le comité de gestion et le service comptable d’Enda Ecopole, le matériel a été acquis entièrement pour permettre le démarrage dans les conditions requises.

La formation est lancée depuis cinq mois et concerne 20 jeunes filles âgées entre 15 ans et 25 ans. Les modules développés portent sur les tresses, les soins du visage, la pose greffage, la coupe homme, la pédicure, manucure, pose ongles, maquillage, défrisage, coiffure cérémonie.

Au terme de la formation, il y’a eu un engouement très important lors des inscriptions, c’est ainsi que la liste a du être arrêtée faute de places disponibles, car la capacité d’accueil est limitées à 20 places. Pour assurer l’équilibre budgétaire du CRC, l’inscription est fixé à 2 000F CFA et la mensualité à 2 500F CFA. Ces recettes permettent d’assurer l’amortissement du matériel et de payer la monitrice.

L’impact de l’atelier de coiffure est réel car ces 20 jeunes pensionnaires étaient des potentielles filles migrantes prêtes à descendre à Dakar ou à Mbour pour exercer le métier de femme de ménage et de ce fait grossir les rangs d’exode rural. Ces filles migrantes souvent sans qualification professionnelle et victimes des abus sexuels, de grossesses précoces et sont sous payés.

Dans sa volonté de contribuer à endiguer ces fléaux, le CRC s’est donné comme mission de donner l’opportunité à ces jeunes filles d’avoir une qualification professionnelle et une identité sociale valorisante.

 

Transformation des produits locaux

Le CRC s’est donné entre autre mission la valorisation des productions locales. Fissel est une communauté rurale où la production agricole est assez importante, d’où la nécessité d’investir.

Le secteur de la transformation pour donner une valeur ajoutée aux produits locaux.

 C’est ainsi qu’une formation dans ce sens a eu lieu au CRC sous la conduite du Chef de service du Centre d’appui au développement local (CADL). La formation a concerné une vingtaine de femmes. Les modules ont porté sur l’hygiène et les bonnes pratiques, la transformation des produits locaux tels que le gingembre, le bissap, le pain de singe, le tamarin en jus concentré. La préparation de marmelade de papaye, la confiture de bissap, de mangue et sur la conservation des produits. A la fin de la formation, l’unité de transformation des produits locaux est mis en place et déjà fonctionnelle. Sur le plan organisationnel, il a été mis en place deux commissions, à savoir : une spécialisée dans la production et une autre en charge de la commercialisation.

Durant la formation, l’accent est surtout mis sur les mesures d’hygiène pour respecter les normes de qualité, en vue d’une bonne commercialisation et une fidélisation de la clientèle.

Pour les besoins de l’écoulement de la production, le Président de la Communauté rurale a mis à la disposition des femmes une boutique au niveau du marché de Fissel.

Au courant du mois d’octobre, il a été organisé une cérémonie d’exposition-vente au niveau du marché, pour faire la promotion des produits combiné à des séances de dégustation gratuite.

Les produits sont aussi vendus au marché hebdomadaire de Mbafaye

Mais au-delà de la vente au niveau local, les femmes prospectent des marchés au niveau de Mbour où le « groupement Diapo » accepte de recevoir dans son espace les produits du groupement. A cet effet, il sollicité les produits pour les besoins de la vente au niveau de sa boutique communautaire. Par ailleurs, avec l’appui d’Enda-Ecopole, une ouverture vers le marché de la sous-région se précise, notamment  vers la Mauritanie, où petit à petit des quantités de produits transformés sont écoulées avec des marchants à titre d’expérimentation.

L’impact de l’activité de transformation sur les femmes est appréciable dans la mesure où elle a créé une vocation, doté d’habiletés techniques, permet une génération de revenus qui sont répartis entre les femmes après déduction du coût des intrants et la part épargnée pour l’amortissement du matériel.

 L’avantage non négligeable créée par l’activité est la dynamique engagée au sein des femmes car, elle a su fédérer les membres de l’Union des Groupements de Promotion Féminine de Fissel et les jeunes filles membres de l’union locale des jeunes qui ont chacun 10 représentants dans l’unité de transformation.

 L’espace documentation et lecture

Le CRC pour résorber le déficit tant décrit par les jeunes en ce qui concerne la disponibilité d‘espace de lecture accessible, aménage un centre de documentation disposant de volumes assez important d’ouvrages traitant de tous les thèmes en lien avec les préoccupations du milieu.

 

Une identification des besoins réalisée essentiellement auprès des élèves du cours moyen/secondaire de l’école élémentaire en accord avec le collectif des directeurs d’école de Fissel, l’inspection départementale de l’éducation basée à Mbour, nous révèle un ensemble de demandes à cet effet. Ainsi, le diagnostic a permis d’identifier les différents manuels et ouvrages qui intéressent les scolaires.

Une seconde étape a consisté à étendre la base des investigations du centre aux priorités des autres catégories de la population, en l’occurrence les artisans, les ménagères, les monitrices d’alphabétisation, les animatrices des cases d’éveil de la petite enfance, les paysans et éleveurs.

Etant entendu que ces différents acteurs ont des besoins spécifiques par rapport la documentation, Enda-Ecopole a sollicité l’appui conseil de Enda-Edition et Documentation qui dispose d’une expertise en la matière.

Le coordonnateur d’Enda Edition et Documentation s’est déplacé personnellement sur Fissel pour mieux comprendre les besoins exprimés. Rappelons, l’entité Enda Edition Documentation s’occupe de tout ce qui est publication au niveau d’Enda tiers monde regroupées sous la collection « Etudes et Recherches ».

 Cette collaboration a permis l’acquisition d’un fond documentaire très riche et portant sur les multiples domaines couverts par Enda : lutte contre la pauvreté, environnement, homme et société, santé en général et VIH / SIDA en particulier, écologie, agriculture, hydraulique villageoise, transformation des produits agricoles et alimentaires, eau assainissement, traitement des déchets, développement et moderne, fabrication artisanale et industrielle, énergie pêche, aquaculture, tourisme, aménagement des terroirs etc.

Les objectifs visés sont :

  développer la communication  à la base en vu de faciliter l’accès à l’information aux élèves, aux groupements de base et aux couches sociales les plus défavorisés ;

  • fournir un appui documentaire aux élèves préparant les examens scolaires.

Le premier service offert par l’espace de documentation est l’accès libre et gratuit aux documents en conformité avec le statut et les missions du CRC. Toutefois, le prêt des livres s’effectue moyennant une somme symbolique de 50 f CFA pour amortir les matériels et des photocopies sont assurées pour un coût modique permettant aux utilisateurs de disposer de documents qui sont exclus du prêt à domicile. L’espace documentation est géré par un animateur polyvalent qui a reçu une formation de base sur des techniques d’archivage, de classement et de gestion de bibliothèque. Cette formation a été réalisée par la 3e mission du GREF qui a suffisamment articulé son action au développement d’un partenariat avec les différents acteurs concernés par la gestion documentaire.

 Actuellement l’espace documentaire est bien fréquenté par les professeurs et les élèves qui viennent quotidiennement soit pour la consultation ou le prêt de manuels. Les animateurs des cases d’éveil de la petite enfance viennent également soit pour préparer leurs cours à travers la consultation ou le prêt de guides pédagogiques soit pour le prêt de matériel didactique.

 En visitant le CRC à l’occasion de la cérémonie d’inauguration, le secrétaire exécutive de Enda Tiers Monde a émis le vœu et des recommandations de voir se développer au niveau du centre, un programme axé sur la formation des jeunes au civisme et la citoyenneté en vu de promouvoir dés le bas âge les vertu de l’esprit citoyen dans un contexte social marqué par la crise d’identité, d’autorité et de valeurs.

LE CRC A L’EPREUVE DES NTIC

Dans un contexte marqué par la fracture numérique avec des difficultés réelles pour les couches sociales démunies d’accéder aux ressources et opportunités qu’offrent les NTIC, le CRC lance travaille à la démocratisation de l’accès des jeunes ruraux  et résorber le gap par l’offre d’un service multi-médiat. Ainsi, il est mis en place une salle informatique, dotée de :

  • 05 ordinateurs fixes de marque pentium 4
  • 02 ordinateurs portables
  • 1 imprimante réseau
  • 1 photocopieuse GM

Et de matériel multimédia composé :

  • 1 vidéo projecteur
  • 1 appareil photo numérique
  • 1 caméscope numérique
  • 1 imprimante fax scanner
  • 4 webcams

 Pour l’animation de la salle informatique, une formation de base a été dispensée aux 3 animateurs polyvalents avec le concours d’un formateur du Centre ressources « jokko xalaat » de Rosso Sénégal réalisée grâce au concours des l’association française les Petits Débrouillards. Le contenu de la formation a concerné les aspects pratiques liés à la gestion d’une salle informatique, le renforcement des capacités sur l’environnement Windows, Excel, Powerpoint, etc

Le partage de l’expérience avec le Centre ressources de Rosso qui a déjà une solide expérience, a été très bénéfique aux animateurs de Fissel. La contrainte majeure rencontrée à ce niveau demeure la non connexion de la communauté rurale au réseau ADSL ; ceci fait que la fonctionnalité du Cyber centre rencontre encore des problèmes.

Cependant, des démarches sont menées au niveau de la Sonatel par le PCR, en vue de la prise en compte de Fissel, dans leur programme d’extension. En attendant que tout cela se concrétise, le centre informatique se focalise sur l’initiation à l’informatique, compte tenu des besoins largement exprimés par les élèves et les professeurs. Les services du CRC sont très sollicités par les professeurs pour le traitement de texte et la photocopie.

Le partenariat avec l’association française « les petits débrouillards » a permis l’acquisition de matériel informatique additionnel et la formation de 12 personnes sur les techniques de vulgarisation scientifique, par le biais du « portail des explorateurs ».

Le renforcement de capacités a permis la maîtrise par les animateurs de logiciels comme le « wiki débrouillard » qui est une encyclopédie des sciences expérimentales du quotidien, avec des expériences qui sont filmées. Il a permis aux animateurs de pouvoir réaliser de courtes vidéos montrant des expériences ou techniques utilisées par les groupements de Fissel.

Déjà, il est projeté la préparation d’une production sous forme de reportage sur les ordures ménagères à Fissel, les cérémonies de lutte traditionnelle sous forme de production audiovisuelle.

Grace à son offre programmatique, le Centre ressource est devenu aujourd’hui un lieu et un point de rencontre, de convernce, d’attraction et de partage d’expériences entre les organisations communautaires de base en faveur d’un développement local participatif.

Le RECODEF (Regroupement Communautaire pour l’auto-Développement de  Fissel) regroupant 28 comités villageois de développement (CVD) et 10 Comités Inter villageois de Développement (CIV), organise régulièrement ses sessions de formation au niveau du Centre ressource avec l’appui de ses partenaires que sont l’USAID, Christian Children Found.

L’Union des Groupements de Promotion Féminine de Fissel qui regroupe actuellement 38 associations de femmes dans l’ensemble de l’arrondissement bénéficie régulièrement de la formation de ses membres dans des domaines aussi variés que la teinture, les techniques de pépinières, la transformation des produits locaux (fruits et légumes).

Au  début du mois de décembre 2008, l’UGFP en partenariat avec le Conseil exécutif des Femmes du Sénégal a organisé au niveau du Centre ressource un séminaire national sur la prise en compte des aspects genres et la parité dans la confection des listes des partis politiques ; ceci en prélude des élections locales du 22 mars 2009. Durant deux jours, le CRC était le lieu de convergence des leaders des associations œuvrant dans la promotion du genre et droits humains.      

Le CRC a aussi abrité en octobre 2008 un séminaire sous-régional regroupant les élus locaux d’une dizaine de pays de l’Afrique de l’Ouest, sur le thème : « décentralisation, développement local et coopération décentralisée ».
En somme, le centre de par les possibilités et les opportunités d’échanges qu’il offre, constitue un moyen efficace pour renforcer les acteurs du développement local, renforcer leur identité, leur connaissance et leur capacité de coopération et de collaboration.

Faciliter le dialogue citoyen entre les jeunes :

L’expérience du centre en cours démontre que l’absence à l’échelle des collectivités locales, d’espaces de rencontre et d’échanges entre les groupes, accentue l’exclusion des jeunes, notamment des femmes aux sphères des décisions et de gestion. Par le biais de la fréquentation chaque jour grandissant du centre, il devient un espace de socialisation, qui contribue au partage, aux échanges d’informations et au dialogue entre les groupes villageois  (jeunes et femmes) autour des préoccupations qui leur sont communes.

Un dynamique nouvel motivant les jeunes à s’impliquer autrement dans la gestion de leur environnement rural, émerge et trouve un cadre d’expression qui faisait souvent défaut.

La circulation de l’information et les échanges qui ont été facilités dans le cadre du CRC, entre femmes et jeunes de plusieurs villages, ouvre des perspectives d’élargissement des initiatives engagées jusque-là.

Avec cadre convivial, il participe à améliorer les modalités de gouvernance locale :

L’implication directe des acteurs associatifs dans la gestion du CRC par le biais de représentation au sein du comité de conseil et d’orientation, tout en contribuant à améliorer et à jauger de leur degré de responsabilité, a permis aux autorités locales de porter un regard nouveau sur les relations qu’ils gagnent à établir avec les acteurs des organisations communautaires de base.

On aura ainsi noté au cours de la mise en œuvre du programme du CRC, la participation des représentants du Conseil rural, les Services techniques déconcentrés de l’Etat à des réunions de concertation ou à d’autres thématiques spécifiques reflétant ainsi leur intérêt pour la dynamique, porteuse de synergies et susceptibles de changer le regard de la précarité sociale, économique,  la dégradation du cadre environnemental souvent porté par les acteurs étatiques.

Des actions concrètes sur le terrain mobilisant les jeunes, combinées aux activités d’animation, de renforcement de capacités des femmes, ainsi qu’une stratégie de mise en synergie des initiatives et les potentiels des acteurs associatifs avec les institutionnels, auront contribué à asseoir, à l’échelle de la communauté rurale, une expression citoyenne. Cette approche qui renforce la communication et les échanges d’expériences permet de redonner aux jeunes et aux femmes rurales de prendre d’avantage confiance en soi et d’aborder l’avenir avec plus de sérénité.

Les jeunes des associations sportives et culturelles, à travers le dialogue et l’apprentissage, s’impliquent davantage dans la revalorisation de leur espace rural, à travers des séances de sensibilisation sur les IST/Sida, l’hygiène et l’assainissement, etc. Cette mobilisation citoyenne, combinée à des actions de communication et de plaidoyer, en direction des acteurs institutionnels locaux, aura par ailleurs indéniablement contribué à modifier les relations régissant traditionnellement la gouvernance locale.

 

Pour assurer la gestion des activités Enda Ecopole a mobilisé une équipe pluridisciplinaire composé de travailleurs sociaux qui ont travaillé en parfaite harmonie avec les 3 missions successives du partenaire GREF afin de préparer la communauté au transfert des compétences en mettant en place des organes de gestion.

Les organes de gestion mis en place sont le comité de gestion qui gère les activités quotidiennes et fait des micros planification rend compte au comité de conseil et d’orientation qui est l’instance suprême chargé d’évaluer, orienter et proposer des stratégies aux comités de gestion.

Ces deux instances ont bénéficié d’une formation en gestion de base notamment en dynamique communautaire, en gestion financière et en planification participative. Ainsi un règlement intérieur à été élaboré de même qu’un manuel de procédures qui met l’accent sur tous les éléments liés a gestion des activités du centre et les modalités de prise en charge de ces aspects. Le manuel de procédure a fait l’objet d’une élaboration participative avec l’ensemble des acteurs impliqués et une restitution communautaire a été organisée pour sa validation.

Pour mieux accompagner les acteurs locaux dans la gestion du centre, deux animateurs sociaux ont été mis à disposition par le programme. Leur rôle consiste à mieux impliquer les OCB dans les activités du CRC, de participer aux côtés du comité de gestion à l’identification des formateurs et à l’animation des modules. Dans ce sens Ecopole a beaucoup appuyé le renforcement des capacités des animateurs polyvalent du CRC sur la gestion du matériel informatique, et sur la maitrise du logiciel World et Excel ainsi que le suivi des activités du centre. De part leur position de personnes ressources extérieurs ils sont chargés de recueillir leur attentes, besoins et inquiétudes afin de jouer un rôle de veille et d’alerte au niveau du comité de gestion.